Rejet massif de la religion d’état au nom de la foi : sans concertation et simultanément à travers le pays, la société iranienne remplace la parole des manifestations religieuses par celle des revendications essentielles : le pain et la justice
- Important, voir aussi le blog : Grave pénurie d’eau au Sud de l’Iran
Les faits :
A l’occasion du mois sacré de Moharram, les Chiites commémorent chaque année leurs Martyrs : Ali, le premier iman, et sa descendance, tous assassinés.
La parade traditionnelle du pouvoir islamique s’est transformée, en cette année 1402 (2023), en protestation virulente contre les Ayatollahs et leur religion d’état. Dans toutes les grandes villes du pays, la procession des croyants a rallié le mouvement contestataire.
Le deuil est cette fois national et non plus religieux ! Les populations pleurent la jeunesse sacrifiée et non plus les saints Martyrs. Elles dénoncent les tyrans au pouvoir et non plus ceux de l’histoire ancienne.
Les foules rassemblées demandent des comptes au pouvoir en scandant les noms des jeunes tués lors des répressions du mouvement Femme, Vie, Liberté : Mahsa, Nika et tous les autres…
Certains des responsables des processions et certains chanteurs ont été inquiétés à la suite de ces manifestations.
Après un demi-siècle de République Islamique, Moharram 1402 (2023) semble annoncer la séparation inéluctable du politique et de la religion en Iran
Pour aller plus loin sur le sujet :
Ali, La parole défendue. De Fariba Hachtroudi. Éditions Erick Bonnier.
Le Coran des historiens. Ali Amir-Moezzi, Guillaume Dye. Cerf
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