Quel titre pourrait englober un massacre du Hamas, une crise humanitaire majeure à Gaza, le Prix Nobel de la Paix 2023 à Narges Mohammadi, le Prix Sakharov attribué à Mahsa Amini et au mouvement des femmes en Iran et la libération de Fariba Adelkhah ?
Refusant les simplifications, nous lançons un appel humaniste
L’écœurement et le dégoût des massacres ne suffiront pas.
De grandes menaces comme les pandémies, la crise climatique, la guerre au Soudan, en Ukraine et aujourd’hui en Israël, de grands défis comme la répression des populations dans de nombreux pays dont l’Iran, pourraient sembler sans autre relation que l’époque dans laquelle elles se déroulent.
Pourtant, elles nous engagent à être conscients d’un changement impératif, ici et maintenant ; changement dont nous sommes les contemporains et les voisins – puisque le monde est devenu une géographie sans lointains et l’ailleurs un rêve de survie.
Lois et stratégies sont imposées par les gouvernements mais la trame des bouleversements et des transmutations est tissée par les individus. C’est un voile fragile, facile à déchirer.
Allons-nous, pour parler du futur, emprunter un titre de Günther Anders, Et si je suis désespéré, que voulez-vous que j’y fasse ?
Le 6 octobre 2023, tel un heureux présage, le prix Nobel de la Paix est attribué à Narges Mohammadi ;
Annie Ernaux, membre d’honneur de Moha nous envoyait le message suivant :
« Joie immense, incrédule, d’apprendre que Narges Mohammadi avait reçu le prix Nobel de la Paix. Elle, la militante pour la liberté des femmes contre le pouvoir religieux et misogyne des mollahs, aujourd’hui en prison : quel signal d’espérance pour les femmes iraniennes, pour le mouvement Femmes Vie Liberté ! Aujourd’hui, la fissure dans un pouvoir iranien gagné par la peur s’est agrandie mais il faut continuer de soutenir le combat de Narges. »
Le 7 octobre, les attaques monstrueuses du Hamas frappent sans distinction tous les humains trouvés sur leur passage. Depuis des bombes pleuvent sur Gaza.
Les individus et les institutions sont déboussolés par cette accumulation. Pour les militants pour la paix et la démocratie, cette confusion est un drame ; pour les régimes non démocratiques, c’est une opportunité : attention détournée, espace médiatique saturé, institutions internationales surmenées, forces d’interventions sursollicitées.
C’est pour cette raison qu’une association comme la nôtre ne vient pas ajouter des phrases aux phrases mais plutôt rappeler à qui profite le crime : aux extrémistes et aux idéologues des puretés religieuses et ethniques. En dehors d’eux, tous victimes.
La concurrence des douleurs n’est pas seulement indécente, elle est ridicule.
Depuis la mort de Jina Mahsa Amini (16 septembre 2022) la révolte de la jeunesse iranienne semble irréversible. La rébellion d’aujourd’hui est « sans tête » : pas de leader, pas de ville qui en serait la place forte sinon les bastions universitaires et, aussi étrange que cela puisse paraître, la prison d’Evine où sont enchaînés les militants et militantes des droits humains comme Narges Mohammadi.
Le Prix Nobel de la Paix 2023 récompense à travers elle toutes celles et ceux, nombreux et admirables, qui se battent en Iran et en exil depuis des décennies en disant non à la violence, d’où qu’elle vienne !
La population iranienne, jeunesse en tête, aspire à la paix. Son combat est légaliste. Elle demande l’abolition de la peine de mort et exige de la République Islamique le respect de ses propres lois et de sa constitution. D’anciens ministres, de hauts gradés retraités de l’armée – y compris celle des Gardiens de la Révolution – se joignent à la voix du peuple.
L’impératif est clair et fort et la formule concise et frappante : Femme, Vie, Liberté. Ce slogan résume tous les autres.
Parce que chaque vie est unique, l’association Mohsen Hachtroudi et le collectif des jeunes étudiants et artistes qu’elle soutient en Iran rendent hommage à toutes les victimes de cette guerre. C’est à l’initiative des membres de Mo-Ha en Iran que nous demandons au gouvernement français de se mobiliser pour la paix et éviter ainsi un embrasement de la région dont les sociétés civiles seront les premières victimes.
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Mo-Ha se réjouit de la libération de Fariba Adelkhah, en espérant celle de tous les prisonniers politiques iraniens et des otages français.
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